Dissidences et compromissions, France culture

    • Emil Cioran s’est engagé dans sa jeunesse auprès du mouvement fasciste roumain de la Garde de Fer, affirmant ainsi son adhésion à l’idéologie nazie. Pourquoi un intellectuel comme Cioran a-t-il succombé à la fascination idéologique ?
    • Avant d’être président, Vaclav Havel fut une grande figure de la dissidence en Tchécoslovaquie. Dramaturge et penseur, il a livré une analyse fine des mécanismes du pouvoir totalitaire malgré la censure. Qu’est-ce que gouverner par la peur ? La violence est-elle nécessaire à la lutte ?
    • Deux destins liés à l’histoire contemporaine de l’Europe, la poétesse russe Marina Tsvetaïeva (1892-1941) et la philosophe espagnole María Zambrano (1904-1991) ont en commun d’avoir pris le chemin de l’exil pour fuir la répression. Comment penser et écrire en exil ?
    • Jan Patočka (1907-1977), Léone Ginzburg (1909-1944) et Ossip Mandelstam (1891-1938) ont pour point commun d’avoir résisté et ce, jusqu’à la mort. Dans quelle mesure cette résistance se retrouve-t-elle dans leurs œuvres respectives ?

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Jacques LACAN, appliquer à une oeuvre

 » C’est une loi fondamentale de toute sainte critique que d’appliquer à une oeuvre les principes mêmes qu’elles donne elle-même à sa construction. Tâchez par exemple de comprendre Spinoza selon les principes que lui-même donne comme les plus valables pour la conduite de la pensée, pour la réforme de l’entendement.
Autre exemple — Maimonide, personnage qui nous donne aussi certaines clefs sur le monde. Il y a à l’intérieur de son oeuvre des avertissements exprès sur la façon dont on doit conduire sa recherche. Les appliquer à l’oeuvre même de Maimonide permet de comprendre ce qu’il a voulu dire.
C’est donc une loi d’application tout à fait générale qui nous pousse à lire Freud en cherchant à appliquer à l’oeuvre même les règles de la compréhension et de l’entendement qu’elle explicite. »

Jacques LACAN,  Le moi dans la théorie et dans la technique de la psychanalyse, Séminaire livre II, 1954-1955, p. 141, ed du Seuil, 1978, Paris

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Zéro Un

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Véra MOLNAR, Icone

Véra MOLNAR, Icone, 1964, Centre Pompidou, Paris

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Médecine et philosophie, France culture

    • Deux grandes sagesses antiques, l’épicurisme et le stoïcisme, ont affirmé l’idée d’une « bonne vie » à laquelle contribuerait la pratique de la philosophie. Qu’en est-il réellement ? Entre poison et remède, la philosophie ne serait-elle pas un « pharmakon » ?
    • Hippocrate et Galien sont considérés comme les fondateurs de la médecine occidentale. Mais quelles étaient précisément leurs thèses ? Dans quelle mesure peut-on parler d’un savoir rationnel ? Quels sont les liens avec la philosophie ?
    • Médecin et philosophie, Avicenne était nommé le « prince des savants » par ses disciples. Pourquoi est-il une figure si importante ? Dans quelle mesure est-il un héritier d’Aristote ?
    • Pas de médecine moderne sans molécules pour agir contre les maladies. On oublie parfois à quel point la médecine occidentale est dépendante de la chimie. Mais comment sommes-nous passés de l’alchimie à la chimie ?
    • Canguilhem, philosophe et médecin, a déployé une importante réflexion sur les apports réciproques de ces deux disciplines. Surtout, sa pensée invite à entendre l’aspect dual de la médecine, tout à la fois science et art. Quelle est son approche de la médecine ?

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Andrea MANTEGNA, La Lamentation du Christ,

Andrea MANTEGNA, La Lamentation du Christ, 1470-1474

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Marcel PROUST, Le côté de Guermantes, Le sommeil

Le sommeil

Je me couchai, mais la présence de l’édredon, des colonnettes, de la petite cheminée, en mettant mon attention à un cran où elle n’était pas à Paris, m’empêcha de me livrer au traintrain habituel de mes rêvasseries. Et comme c’est cet état particulier de l’attention qui enveloppe le sommeil et agit sur lui, le modifie, le met de plain-pied avec telle ou telle série de nos souvenirs, les images qui remplirent mes rêves, cette première nuit, furent empruntées à une mémoire entièrement distincte de celle que mettait d’habitude à contribution mon sommeil. Si j’avais été tenté en dormant de me laisser réentraîner vers ma mémoire coutumière, le lit auquel je n’étais pas habitué, la douce attention que j’étais obligé de prêter à mes positions quand je me retournais, suffisaient à rectifier ou à maintenir le fil nouveau de mes rêves. Il en est du sommeil comme de la perception du monde extérieur. Il suffit d’une modification dans nos habitudes pour le rendre poétique, il suffit qu’en nous déshabillant nous nous soyons endormi sans le vouloir sur notre lit, pour que les dimensions du sommeil soient changées et sa beauté sentie. On s’éveille, on voit quatre heures à sa montre, ce n’est que quatre heures du matin, mais nous croyons que toute la journée s’est écoulée, tant ce sommeil de quelques minutes et que nous n’avions pas cherché nous a paru descendu du ciel, en vertu de quelque droit divin, énorme et plein comme le globe d’or d’un empereur. Le matin, ennuyé de penser que mon grand-père était prêt et qu’on m’attendait pour partir du côté de Méséglise, je fus éveillé par la fanfare d’un régiment qui tous les jours passa sous mes fenêtres. Mais deux ou trois fois – et je le dis, car on ne peut bien décrire la vie des hommes si on ne la fait baigner dans le sommeil où elle plonge et qui, nuit après nuit, la contourne comme une presqu’île est cernée par la mer – le sommeil interposé fut en moi assez résistant pour soutenir le choc de la musique, et je n’entendis rien. Les autres jours il céda un instant ; mais encore veloutée d’avoir dormi, ma conscience, comme ces organes préalablement anesthésiés, par qui une cautérisation, restée d’abord insensible, n’est perçue que tout à fait à sa fin et comme une légère brûlure, n’était touchée qu’avec douceur par les pointes aiguës des fifres qui la caressaient d’un vague et frais gazouillis matinal ; et après cette étroite interruption où le silence s’était fait musique, il reprenait avec mon sommeil avant même que les dragons eussent fini de passer, me dérobant les dernières gerbes épanouies du bouquet jaillissant et sonore. Et la zone de ma conscience que ses tiges jaillissantes avaient effleurée était si étroite, si circonvenue de sommeil, que plus tard, quand Saint-Loup me demandait si j’avais entendu la musique, je n’étais pas plus certain que le son de la fanfare n’eût pas été aussi imaginaire que celui que j’entendais dans le jour s’élever après le moindre bruit au-dessus des pavés de la ville. Peut-être ne l’avais-je entendu qu’en un rêve, par la crainte d’être réveillé, ou au contraire de ne pas l’être et de ne pas voir le défilé. Car souvent quand je restais endormi au moment où j’avais pensé au contraire que le bruit m’aurait réveillé, pendant une heure encore je croyais l’être, tout en sommeillant, et je me jouais à moi-même en minces ombres sur l’écran de mon sommeil les divers spectacles auxquels il m’empêchait, mais auxquels j’avais l’illusion d’assister.

Ce qu’on aurait fait le jour, il arrive en effet, le sommeil venant, qu’on ne l’accomplisse qu’en rêve, c’est-à-dire après l’inflexion de l’ensommeillement, en suivant une autre voie qu’on n’eût fait éveiller. La même histoire tourne et a une autre fin. Malgré tout, le monde dans lequel on vit pendant le sommeil est tellement différent, que ceux qui ont de la peine à s’endormir cherchent avant tout à sortir du nôtre. Après avoir désespérément, pendant des heures, les yeux clos, roulé des pensées pareilles à celles qu’ils auraient eues les yeux ouverts, ils reprennent courage s’ils s’aperçoivent que la minute précédente a été toute alourdie d’un raisonnement en contradiction formelle avec les lois de la logique et l’évidence du présent, cette courte « absence » signifiant que la porte est ouverte par laquelle ils pourront peut-être s’échapper tout à l’heure de la perception du réel, aller faire une halte plus ou moins loin de lui, ce qui leur donnera un plus ou moins « bon » sommeil. Mais un grand pas est déjà fait quand on tourne le dos au réel, quand on atteint les premiers antres où les « autosuggestions » préparent comme des sorcières l’infernal fricot des maladies imaginaires ou de la recrudescence des maladies nerveuses, et guettent l’heure où les crises remontées pendant le sommeil inconscient se déclencheront assez fortes pour le faire cesser.

Non loin de là est le jardin réservé où croissent comme des fleurs inconnues les sommeils si différents les uns des autres, sommeil du datura, du chanvre indien, des multiples extraits de l’éther, sommeil de la belladone, de l’opium, de la valériane, fleurs qui restent closes jusqu’au jour où l’inconnu prédestiné viendra les toucher, les épanouir, et pour de longues heures dégager l’arôme de leurs rêves particuliers en un être émerveillé et surpris.

Marcel PROUST, Le côté de Guermantes, Gallimard, coll La Pléiade, 1973, p 84-86

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Jacques-Alain MILLER. Remarques sur le complotisme

Jacques-Alain MILLER. Remarques sur le complotisme, 21 mai 2023

Miller TV

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Helmut FEDERLE, Bird Migration at Azuza-Gawa River in Winter

Helmut FEDERLE, Bird Migration at Azuza-Gawa River in Winter, 2002

 

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Kafka : la loi, la liberté, et la question anarchiste, France culture

En 1924, Kafka mourait des suites de la tuberculose. Il nous lègue une œuvre inachevée, imprégnée par une critique de l’autoritarisme et de la bureaucratie. La philosophie s’est largement saisie de ses écrits, comme ce fut le cas de Walter Benjamin ou d’Hannah Arendt. Mais peut-on décrypter Kafka ?

Avec
  • Léa Veinstein Ecrivaine
  • Michaël Löwy Philosophe et sociologue, auteur de Franz Kafka et de Rosa Luxemburg. L’étincelle incendiaire.

Comme tous les vendredis, Géraldine Muhlmann et ses invités analysent l’actualité avec un regard philosophique. À l’occasion de l’anniversaire de la mort de Kafka, c’est son œuvre qui est l’objet de la discussion.

Kafka : soumission ou insoumission politique ?

L’œuvre de Kafka a fait l’objet de nombreuses interprétations, parfois contradictoires. La question de l’insoumission ou la soumission politique de Kafka est le cœur du livre de Günther Anders Pour ou contre. Léa Veinstein explique que dans ce texte, il “reprend le dispositif du procès et il imagine qu’il va tenir, lui, en tant que philosophe, le procès de l’écrivain avec les deux parties”. Günther Anders “reconnaît qu’on est dans la description et qu’on ne peut pas faire de Kafka un sociologue ou un homme politique”. Autrement dit, il affirme qu’“on doit continuer de le lire comme un écrivain et qu’il est dans la description des dispositifs”.

Kafka, l’appel à la révolte individuelle

Pour Michaël Löwy, il y a pourtant dans l’œuvre de Kafka un appel à la révolte indirecte puisque “c’est en décrivant la servitude volontaire qu’il y a un appel à la révolte”. Or, “il ne s’agit pas d’organiser un mouvement révolutionnaire, c’est toujours une révolte individuelle”. On retrouve notamment cette idée dans le roman Le Château, dans lequel Kafka “décrit tout le temps la servitude volontaire de tous les habitants du château, sauf Amalia”.

Pour en parler

Léa Veinstein, écrivaine. Parmi ses publications, on trouve :

  • J’irai chercher Kafka (Flammarion, 2024)
  • Les philosophes lisent Kafka (Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2019)

Michaël Löwy, directeur de recherche émérite au CNRS. Il est l’auteur de :

Références sonores

  • Extrait du film Le Procès (1962), réalisé par Orson Welles.
  • Lecture par Anna Pheulpin d’un extrait d’Hannah Arendt, « Franz Kafka » dans La tradition cachée.
  • La métamorphose de Kafka, lecture par Micha Lescot du Centre dramatique national des Amandiers, texte traduit par Jean-Pierre Lefèbvre, Création pour France Culture, Lecture musicale.
  • enregistrée en direct et public le 14 juillet à 20 h dans la cour du Musée Calvet à Avignon
  • Chanson en fin d’émission : Adagio en sol min par Remo Giazotto (1958), Tomaso Albinoni (1671-1751).
  • Titre du générique : Sabali d’Amadou et Mariam.
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Gilles AILLAUD, Centre Beaubourg, Paris

Gilles AILLAUD, Centre Beaubourg, Paris, 9 novembre 2023

Photographies et montage, Bernard Obadia

La collection 31

re-presentations

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Pablo PICASSO, Autoportrait (1901)

Pablo PICASSO, Autoportrait (1901), Musée Picasso, Paris.

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Rencontre avec Charles MELMAN et Jean-Pierre LEBRUN – La dysphorie de genre

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Roland BARTHES, La naissance, la mort ?

 

[…] « La naissance, la mort ? Oui, ce sont des faits de la nature, des faits universels. Mais si on leur ôte l’histoire, il n’y a plus rien à en dire, le commentaire en devient purement tautologique ; l’échec de la photographie me paraît ici flagrant : Redire la mort ou la naissance n’apprend à la lettre rien. […] Ainsi, je crains bien que la justification finale de tout cet académisme ne soit de donner à l’immobilité du monde la caution d’une « sagesse » et d’une « lyrique » qui n’éternisent les gestes de l’homme que pour mieux les désamorcer. »
Roland BARTHES, La grande famille de l’homme, in MYTHOLOGIE

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Helmut FERDELE, Light Green over Grey (Uncertainty), 2002

Helmut FERDELE, Light Green over Grey (Uncertainty), 2002

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Camilo RAMIREZ, Du néo-usage du signifiant nazi comme arme de guerre

« Dans L’Acte psychanalytique, Lacan avance ces propos dont la résonance est totale dans le contexte de notre actualité : « La guerre, tout le monde en parle à tort et à travers, mais on parle moins de l’influence du discours de la guerre sur la guerre, qui pourtant n’est pas rien du tout.1 » Ainsi Poutine déclarait au moment d’envahir l’Ukraine : « Nous nous efforcerons d’arriver à une dénazification de l’Ukraine ». S’il n’est pas rare qu’une campagne destructrice se concentre sur le martèlement d’un signifiant, ce néo-usage du terme nazi interroge par le déplacement qu’il opère.

L’essaim signifiant du Kremlin frappe par sa réduction extrême à trois termes : nazis, néonazis, dénazification. Trois points de capiton nomment et interprètent les évènements les plus hétérogènes. Même l’attentat récent à Moscou par l’État Islamique, est lu avec la même certitude d’avoir été commandité par « le régime néonazi de Kiev2 ». Bien qu’avertis par Lacan du fait que « toutes les choses du monde viennent à se mettre en scène selon les lois du signifiant, lois que nous ne saurions d’aucune façon tenir d’emblée pour homogènes à celles du monde3 », nous ne sommes pas moins sidérés par la défiguration du champ de la réalité, opérée par ce détournement du signifiant nazi. En lui superposant une réalité signifiante, ladite « opération spéciale de dénazification » vise à occulter le seul réel en jeu : la guerre elle-même. La guerre, signifiant toujours scotomisé dans le discours, tout comme la vraie cause de celle-ci : l’acte féroce de Poutine dont l’illimité destructeur nous menace aujourd’hui.

De quoi s’agit-il ? Fabrication d’une propagande en ressuscitant le signifiant de l’Histoire incarnant par excellence le Mal absolu ? Désignation de cet objet dont la psychologie des masses a l’art de garantir l’alignement autour d’un idéal patriotique ressuscité ? Faire miroiter une continuité entre les sombres alliances avec Hitler, contre Staline, pendant l’Occupation, et la distance assumée par Kiev d’avec Moscou depuis la révolution de Maïdan ? Si chaque élément de réponse joue sa partie dans le discours de la Russie, cela ne saurait expliquer le retour du plus funeste des signifiants, au moment même où celle-ci déclenche une nouvelle guerre sur le sol européen.

Certes, l’inscription du signifiant nazi dans l’histoire de l’Ukraine est des plus sombres. Le nationalisme radical a rejoint le nazisme pendant la deuxième guerre mondiale en formant des bataillons SS ukrainiens. L’Armée Insurrectionnelle d’Ukraine porte la marque de sa collaboration avec l’Allemagne et sa participation à la Shoah. Son leader ultranationaliste, Stepan Bandera, glorifié depuis l’agression russe, reste une figure biface, héros pour certains, collaborateur nazi pour d’autres. Lors de la révolution de Maïdan, des mouvements paramilitaires d’extrême droite se sont opposés au mouvement séparatiste de l’Est, dont le fameux bataillon Azov qui a fini par intégrer la garde nationale. Mais aucun de ces événements ne saurait légitimer que l’Ukraine démocratique d’aujourd’hui soit désignée, sous le signifiant nazi, comme l’objet d’une destruction programmée.

Au-delà de la propagande, du cynisme de la désinformation permanente et du renversement des responsabilités attribuées à l’ennemi qui accompagnent chaque atrocité commise par la Russie, difficile de ne pas lire dans l’itération ironique et obsédante du signifiant nazi, quelque chose d’un autre ordre : son statut de signifiant imposé et le constat de son retour dans le réel. Sa dimension délirante se donne à entendre au psychanalyste là où l’historien se trouve à court pour rendre compte d’une telle torsion du sens. Son resurgissement dans le réel pour décréter la destruction d’un pays souverain, tout comme la désignation persécutrice de l’Occident décadent comme menace civilisationnelle à combattre, nous confrontent aujourd’hui à la plus grave crise géopolitique depuis la défaite du Troisième Reich. »

Camilo RAMIREZ, Psychanalyste, Du néo-usage du signifiant nazi comme arme de guerre


[1] Lacan, J. Le Séminaire, livre xv, L’Acte psychanalytique, texte établi par J.-A. Miller, Seuil/Le Champ freudien, 2024, p. 133.

[2] Vitkine, B., « Attentat du Crocus City Hall : après avoir accusé Kiev, Moscou désigne les Occidentaux », Le Monde.fr, 26 mars 2024, disponible sur internet.

[3] Lacan J., Le Séminaire, livre x, L’Angoisse, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 2004, p. 43-44.

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Sarah MAKHARINE, Portrait d’Arthur Hoffner

Sarah MAKHARINE, Portrait d’Arthur Hoffner (C)

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Robert RIMAN, Untitled, 2011

Robert RIMAN, Untitled, 2011

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Jacques LACAN, où il faut en découdre

« Ce qui fait le fond de tout drame humain, de tout drame de théâtre en particulier, c’est qu’il y a des liens, des nœuds, des pactes établis. Les êtres humains sont déjà liés entre eux par des engagements qui ont déterminé leur place, leur nom, leur essence. Arrivent alors un autre discours, d’autres engagements, d’autres paroles. Il est certain qu’il y a des points où il faut en découdre. »

Jacques LACAN,  Le moi dans la théorie et dans la technique de la psychanalyse, Séminaire livre II, 1954-1955, p. 231, ed du Seuil, 1978, Paris

 

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le BERNIN, Autoportrait

BERNIN, Autoportrait, à l’âge mûr, vers 1635-1640

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