Sigmund FREUD, êtres humains…

 

« Vous ne pouvez  vous imaginer dans toute leur ampleur les besoins d’autorité et la faiblesse intérieure des êtres humains. »

S FREUD, « Perspectives d’avenir de la thérapeutique psychanalytique », 1910, La technique psychanalytique, Paris, PUF, 1967, page 28.

 

 

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Grandes idées du temps de Molière, France culture

Louis XIV accède au pouvoir en 1643. En 1658, Molière conquiert Paris, et bientôt la cour, où il devient l’un des artistes attitrés du Roi-Soleil. Quels sont les rapports de Molière avec le pouvoir absolu ? En quoi éclairent-ils les liens entre théâtre et politique au temps du Grand Siècle ?

 

Au temps de Molière, les jansénistes étaient-ils des religieux rigoristes, des pessimistes du Grand Siècle ou des dévots frondeurs ? Pour Louis XIV, ils sont avant tout une menace pour le royaume dont il faut se débarrasser, quitte à interdire la pièce « Tartuffe », pourtant fortement appréciée…

 

Au XVIIe siècle, le classicisme révolutionne toute l’esthétique du Grand Siècle. De la littérature à la peinture en passant par les arts décoratifs, les artistes érigent les Anciens en modèles, et font de la perfection des formes et de la clarté de l’expression des idéaux absolus.

 

En 1661, Jean-Baptiste Colbert est nommé intendant des finances par Louis XIV. C’est le début d’une phase de mise en ordre de la vie économique française. Quel écho du bouleversement colbertiste se donne à voir dans la vie et les œuvres de Molière ?

 

Le Cours de l’histoire par Xavier Mauduit

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Pablo PICASSO, La Liseuse (1953)

Pablo PICASSO, La Liseuse (1953)

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désir

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Michel Schneider, la Loi, les lois

« La multiplication des lois n’est que la conséquence de l’effacement de la Loi. Car l’accumulation, la complication et le désordre des lois votées pour être annoncées, non pour être exécutées, masquent mal la disparition progressive, dans les esprits des gouvernants comme des gouvernés, de toute Loi, au sens symbolique d’un certain caractère immuable et valable pour tous. « Il y a, disait Montesquieu, deux sortes de corruption : l’une, lorsque le peuple n’observe point les lois, l’autre lorsqu’il est corrompu par les lois : mal incurable, parce qu’il est dans le remède même. » *  Pour qu’une loi soit une loi, il faut d’abord une condition de forme, l’adoption par la représentation nationale, mal remplie en général, les assemblées se voyant dicter la loi par le gouvernement et le parti qui le domine. Mais il faut aussi une condition de fond : la recherche de l’intérêt général. Or la loi est souvent une « loi privée » réclamée par un groupe social devant lequel le Parlement se résigne. Il faut enfin une condition de réalisation. Il n’y a pas d’édit, de déclaration, de règles qui ne souffre mille tempéraments dans son exécution pratique par l’Etat. »

Michel Schneider, Big Mother, Psychopathologie de la vie politique, Ed Odile Jacob, 2002, P 87-88

*Montesquieu, De l’esprit des lois (1748), livre VI, chapitre XII, De la puissance des peines.

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Jardin Albert Khan (6)

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Descartes, difficile pour notre époque, France culture

« Cogito, ergo sum », « je pense, donc je suis ». Que signifie cette célèbre formule employée par René Descartes pour résumer son argumentaire ? Et quelles sont les variations du cogito cartésien, cette première certitude du sujet qui doute dans la tradition phénoménologique ?

 

Considéré par ses contemporains comme un modèle d’honnête homme, René Descartes incarne cet idéal classique du XVIIe siècle : cultivé, élégant, capable de s’intéresser à une diversité de sujets, des mathématiques à la philosophie en passant par la cosmologie. Cet idéal est-il aujourd’hui dépassé ?

 

Qui est le dieu du philosophe René Descartes ? Est-il connaissable et à l’inverse, que permet-il de connaître ? Enfin, ne se trouve-t-il pas à mille lieux des fois actuelles ?

 

La célèbre expression cartésienne, « se rendre comme maîtres et possesseurs de la nature », se situe dans la sixième partie du « Discours de la méthode » (1637). Plaidoyer pour le progrès scientifique, ce texte cherche à mettre en lumière l’utilité de la connaissance pour améliorer le bien-être humain.

 

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Le Greco, Grand Palais, Paris

Le Greco, Grand Palais, Paris, 9 novembre 2019

Collection Journal de visites

Re-presentation

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Michel Schneider, airbag

 

« Urgence ? Une politique « airbag » s’étend peu à peu. Qu’est-ce qu’un airbag ? Un espace qui soudain s’abolit, un creux qui s’emplit pour amortir les chocs et les coups, un temps condensé dans l’instant. »

Michel Schneider, Big Mother, Psychopathologie de la vie politique, Ed Odile Jacob, 2002, P 113

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Nicolas Truong, Ces idéologies néoréactionnaires qui refusent les bouleversements du monde

Ces idéologies néoréactionnaires qui refusent les bouleversements du monde par Nicolas Truong 
Le Monde 14 janvier 2022

ENQUÊTE  L’hégémonie médiatique des polémistes qui pourfendent l’époque est une réaction à une triple révolution anthropologique, à la fois écologique, intime et géopolitique, qui bouscule les sociétés occidentales.
Comment en est-on arrivé là ? Une France en apparence confinée dans ses remugles les plus rances. Une droite réactionnaire hégémonique dans la sphère médiatique, qui impose ses thématiques dans l’espace public. Une gauche atomisée, fracturée, au corpus idéologique non renouvelé, minée par le narcissisme des petites différences. Le conservatisme consacré, le progressisme dévoyé. L’universalisme confondu avec l’occidentalisme. L’antiracisme assimilé au totalitarisme. Ses nouvelles formes couvertes d’opprobre, taxées du sobriquet infamant d’« islamo-gauchisme » et censément disqualifiant de « wokisme ». Les féminismes de notre ère réduits à des « postures victimaires ». Les jeunes mobilisés pour le climat comparés à des ayatollahs, et l’écologie à une nouvelle religion sectaire. L’université accusée de diffuser un « savoir militant » et d’importer des « théories étrangères ». Le bien transformé en mal. Le bon en mauvais. Et le généreux en idiot.
Il est sans doute nécessaire de comprendre comment fonctionne la rhétorique néoréactionnaire, sa mécanique, d’étudier pourquoi elle est largement portée par un milieu social endogamique et une certaine classe médiatique, comment l’évolution du champ intellectuel et politique a mené à cette montée vers les extrêmes, sans parler des responsabilités de la gauche dans cette défaite culturelle. Une contre-révolution intellectuelle analysée par la politiste Frédérique Matonti, qui s’attache à comprendre pourquoi, « à la veille de l’élection présidentielle de 2022, l’idéologie réactionnaire semble désormais hégémonique » (Comment sommes-nous devenus réacs ?, Fayard, 2021).
Mais peut-être convient-il, dans un premier temps, d’aller chercher plus loin les raisons d’un tel discours de restauration. Car ce retournement idéologique est tout d’abord une réaction à de grandes transformations sociales et à de véritables mutations anthropologiques. Un basculement du monde à la fois écologique, intime et géopolitique qui bouscule l’Occident, affecté par de nouvelles blessures narcissiques.
En 1917, Sigmund Freud avait expliqué comment « l’amour-propre de l’humanité » avait été éprouvé par « trois graves humiliations » infligées par la recherche scientifique (Essais de psychanalyse appliquée, Gallimard, 1933). La première humiliation, affirmait-il, est « cosmologique » : comme l’attesta l’astronome polonais Nicolas Copernic (1473-1543), la Terre n’est pas au centre de l’Univers. La seconde vexation est « biologique » : l’homme n’est rien d’autre qu’un animal, comme le démontra le naturaliste anglais Charles Darwin (1809-1882). La troisième blessure est d’ordre « psychologique ». Elle est portée par la psychanalyse et sa théorie de l’inconscient, que Freud résume d’une formule : « Le moi n’est pas maître dans sa propre maison. »
Or, aujourd’hui, l’Occident semble touché par une série de décentrements qui engendrent de nombreuses désorientations, mais qui ouvrent également des horizons et des perspectives de mobilisation. Un décentrement écologique, tout d’abord : comme l’illustre la pandémie de Covid-19, l’humanité n’est non seulement pas au centre de la « création », mais elle réalise tragiquement, avec les zoonoses ou les manipulations de laboratoire, qu’elle est en étroite interdépendance avec les autres vivants et qu’elle peut produire les conditions de sa propre destruction. « Un virus est un parasite qui se réplique aux dépens de son hôte, parfois jusqu’à le tuer, explique l’anthropologue Philippe Descola. C’est ce que le capitalisme fait avec la Terre depuis les débuts de la révolution industrielle, pendant longtemps sans le savoir. Maintenant, nous le savons, mais nous semblons avoir peur du remède, que nous connaissons aussi, à savoir un bouleversement de nos modes de vie. »
Comme tend à le montrer le réchauffement climatique, l’humanité, avec son mode de développement extractiviste, est devenue une force tellurique. Cette nouvelle ère, appelée « anthropocène » ou « capitalocène », n’est pas une simple crise climatique, mais un « basculement géologique » qui inaugure « une nouvelle condition humaine », assure l’historien Christophe Bonneuil (La Société qui vient, ouvrage collectif dirigé par Didier Fassin, Seuil, 1 344 pages, 29 euros). « Nous vivons un changement anthropologique, abonde Philippe Descola, professeur émérite au Collège de France, nous ne pouvons plus séparer la nature de la culture et nous devons désormais composer un monde commun, habitable, avec les non-humains, ce qui nous oblige à sortir de notre anthropocentrisme. »
« Grande insécurité narcissique »
Ainsi envisagée, l’écologie pense la totalité, c’est pourquoi les réactionnaires l’accusent d’être totalitaire. Sans compter le malaise des néoconservateurs, qui oscillent entre le déni climatique, le pari sur les solutions technologiques et les railleries envers les écologistes (qualifiés d’« amishs » ou de « Khmers verts »), les zadistes (régulièrement assimilés à des « punks à chien »), les animalistes, les végans ou la « radicalité » des écoféministes qui – horresco referens – réhabilitent la figure des sorcières. D’où également « l’embarras inquiet d’une certaine gauche révolutionnaire qui peine à mobiliser avec les slogans du monde d’hier et qui reste rivée à son logiciel léniniste alors que nous avons changé d’époque », remarque Philippe Descola.
Face à cette « lame de fond », la tentation est grande de se raccrocher aux branches, de retourner vers le connu. « Nous traversons une période similaire à celles des Lumières, où les savoirs et les pratiques sont bouleversés mais où toutes les idées nouvelles n’ont pas encore infusé dans la société, ce qui explique l’abîme entre les débats de la présidentielle et la révolution profonde dans laquelle nous sommes entrés », poursuit l’anthropologue.
Le second bouleversement touche l’intimité, notamment à travers les troubles dans le genre et la sexualité. Le mouvement #metoo et la reconnaissance du consentement, la mise au jour des violences sexistes, des faits d’inceste, des phénomènes de harcèlement et la révélation de l’ampleur de la pédocriminalité ont touché de plein fouet la vulgate néoréactionnaire, qui ne cesse d’entonner l’air du « on ne peut plus rien dire, on ne peut plus rien faire ». Toutes les institutions d’emprise morale ou physique sur les corps sont ébranlées : l’Eglise, l’armée, l’école et l’université, mais aussi la famille, certaines entreprises, des clubs sportifs et des lieux associatifs.
La « fin de la domination masculine » est un « séisme anthropologique », observe le philosophe Marcel Gauchet (Le Débat, mai-août 2018). « Cette atteinte au patriarcat provoque des vexations et une grande insécurité narcissique », remarque la psychanalyste et philosophe Cynthia Fleury, autrice de Ci-gît l’amer. Guérir du ressentiment (Gallimard, 2020).
Pas étonnant qu’Eric Zemmour ait installé sa carrière de pamphlétaire réactionnaire avec Le Premier Sexe (Denoël, 2006), ouvrage présenté comme un « traité de savoir-vivre viril à l’usage de jeunes générations féminisées », dans lequel il raille « une époque de mixité totalitaire » et « castratrice ». Ou que l’un des architectes de l’union des droites, Patrick Buisson, déplore la « dépaternalisation de l’autorité » dans une société où il n’y aurait « ni Dieu ni mec » (La Fin d’un monde. Une histoire de la révolution petite-bourgeoise, Albin Michel, 2021). Car la crainte du « grand remplacement », comme celle du « remplacisme global », n’est pas qu’une panique complotiste consistant à affirmer que les Européens seraient remplacés par les Africains, mais aussi, précise son propagandiste, l’écrivain Renaud Camus, « les hommes par les femmes » (« Discours de Baix », in Le Grand Remplacement, édition 2018).
La sociologue Eva Illouz relève de son côté qu’une récente étude menée par Theresa Vescio et Nathaniel Schermerhorn, du département de psychologie à l’université d’Etat de Pennsylvanie, a montré que « les gens qui soutiennent les formes hégémoniques de la masculinité – un modèle culturel qui justifie la domination masculine – sont beaucoup plus susceptibles de soutenir [le républicain] Donald Trump » que les démocrates Hillary Clinton ou Joe Biden. On voit émerger, depuis quelque temps, en effet, « une politique du ressentiment », renchérit Cynthia Fleury, dans laquelle la colère, l’envie, la jalousie, le virilisme et le masculinisme jouent un rôle prépondérant.
« Narendra Modi, Jair Bolsonaro, Donald Trump, Viktor Orban : tous les dirigeants populistes de droite, et leurs aspirants, comme Eric Zemmour, sont des incarnations vivantes de cette masculinité hégémonique », fait observer Eva Illouz, autrice de La Fin de l’amour. Enquête sur un désarroi contemporain (Seuil, 2020). Et les mouvements féministes, homosexuels ou transgenres sont perçus comme « une menace directe sur ce qui, pour beaucoup, constitue le socle de leur identité, la famille traditionnelle. Et les femmes, pas moins que les hommes, souscrivent largement à ce modèle ». Ce pourrait être une des raisons de la présence féminine dans la galaxie néoréactionnaire (« Où sont les hommes, les vrais ? », « Il n’y a plus de mecs », etc.).
« On mésestime l’importance capitale et souterraine de la famille dans la politique, prévient Eva Illouz. C’est un point de repère qui oriente profondément les habitus politiques, d’autant que, pour la classe ouvrière, la famille est souvent est la seule structure d’entraide. » Les révolutions se font à la maison et les contre-révolutions sont de salon. Ainsi, en paraphrasant Freud, on pourrait dire que ce chambardement intime est une blessure « domestique » : le mâle n’est plus le maître dans sa propre demeure.
Le troisième basculement est d’ordre géopolitique. Nous vivons un grand décentrement du monde, dont l’Europe n’est plus le centre de gravité. Ce qui était au centre s’est déplacé à la périphérie. La France, disait Valéry Giscard d’Estaing (1926-2020), est « une puissance moyenne ». Une phrase mal perçue à l’époque. Depuis, comme l’illustrent le retard des laboratoires pharmaceutiques français à produire un vaccin ou la crise des sous-marins australiens, le constat s’est imposé. Mais la blessure est restée. D’où l’incessante quête de la grandeur perdue. « Au fond, les réactionnaires comme Zemmour et les autres cherchent à rejouer le coup de Trump : “Make France great again !” », remarque Cynthia Fleury. De surcroît, de nouvelles approches, de nouvelles recherches, globales, mondiales, postcoloniales ou décoloniales, qui tiennent compte des questions dites « raciales », se sont imposées dans le sillage du théoricien américano-palestinien Edward Saïd ou de l’intellectuelle indienne Gayatri Spivak.
Une « panique morale »
« Une critique de l’universalisme qui se fait au nom de l’universel, une approche décoloniale qui n’est pas relativiste mais qui fait place au pluriel du monde », explique le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne, professeur à l’université Columbia. « L’Europe est l’universel et le reste du monde doit se régler sur elle : cette idée remonte au moins à Hegel, pour qui une région n’existe qu’à partir du moment où l’Europe pose son regard sur elle, ou lorsqu’un Européen y met les pieds. Une phrase comme “Christophe Colomb a découvert l’Amérique en 1492”, par exemple, est totalement absurde quand on y réfléchit : si l’Amérique a été “découverte”, elle l’a été par les Amérindiens », résume d’un trait le philosophe, spécialiste d’Henri Bergson (1859-1941) et de l’islam soufi. Il s’agit bien de « provincialiser l’Europe », comme l’écrit l’historien indien Dipesh Chakrabarty. Mais ce projet « n’équivaut pas à rejeter la pensée européenne (…), qui est aussi indispensable qu’inadéquate pour penser l’expérience de la modernité politique dans les nations non occidentales » (Provincialiser l’Europe, Amsterdam, 2020). Une démarche qui serait même éloignée de toute volonté de « revanche postcoloniale », précise-t-il, en citant l’universitaire indienne Leela Gandhi.
Mais l’intensification de la mondialisation, avec ses délocalisations, la montée en puissance de la Chine et plus largement de l’Asie, et la crise environnementale, migratoire et sanitaire, ont « traumatisé une grande partie de la population française », explique l’historien Pierre Singaravélou, professeur au King’s College de Londres et à l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne. « Face à ces défis angoissants, Eric Zemmour et les intellectuels réactionnaires représentent la France comme un isolat séparé du reste du monde, un pays qui aurait été perpétuellement identique à lui-même, de Clovis à nos jours, poursuit le coauteur de la série Décolonisations (avec Marc Ball et Karim Miské, Le Seuil/Arte éditions, 2020).
C’est pourquoi L’Histoire mondiale de la France (Seuil, 2017), ouvrage collectif dirigé par Patrick Boucheron, professeur au Collège de France, fut non seulement accusé de mettre à mal le « roman national », mais également de « dissoudre la France ». « Or, la France est tout sauf une évidence dont l’histoire serait écrite à l’avance, explique Pierre Singaravélou. Depuis des siècles, sa population est faite de “sang-mêlé”, comme le constatent dès 1950 les historiens Lucien Febvre et François Crouzet dans leur livre du même nom [Nous sommes des sang-mêlés, Albin Michel, 2012], ses frontières n’ont cessé de varier, la langue française ne s’est imposée que dans la seconde moitié du XIXsiècle. Bref, la France n’est pas un donné, et le rôle des historiens est de défataliser et de dénaturaliser le cours de l’histoire d’un pays qui s’est toujours construit dans un dialogue avec le monde, au point d’avoir voulu parfois incarner à lui seul le monde tout entier. »
Ces trois mutations peuvent en partie aider à comprendre les raisons d’une Réaction. Et de souligner que les querelles savantes autour de l’intersectionnalité ne seraient peut-être pas sans rapport avec un « conflit de générations » au sein même de la recherche et de l’université, avancent le philosophe Claude Gautier et l’historienne Michelle Zancarini-Fournel (De la défense des savoirs critiques. Quand le pouvoir s’en prend à l’autonomie de la recherche, La Découverte, 272 pages, 15 euros).
« Ce qui est certain, c’est que ce triangle central – environnemental, féministe et postcolonial – mobilise la jeunesse et qu’elle se socialise politiquement autour de ces questions, comme on a pu le voir avec les marches pour le climat, le mouvement #metoo et Black Lives Matter », observe l’historien Pap Ndiaye, directeur général du Palais de la Porte-Dorée et du Musée d’histoire de l’immigration. L’historien des Etats-Unis et de la condition noire s’avoue « frappé par l’antiaméricanisme vivace des néoréactionnaires, qui perçoivent ces travaux et mobilisations comme des idéologies d’importation », alors que, du géographe Elisée Reclus au philosophe André Gorz pour l’écologie, de la philosophe Simone de Beauvoir à l’écrivaine Françoise d’Eaubonne pour le féminisme, du poète Aimé Césaire au psychiatre Frantz Fanon pour le décolonialisme, « la France est porteuse d’une longue histoire sur ces sujets ».
Il y a en effet « une réaction à une série de réformes profondes de la société, qui suscite la résistance des segments les plus conservateurs, comme le mariage pour tous ou la lutte contre le sexisme », explique l’anthropologue Didier Fassin, qui a dirigé l’ouvrage collectif La Société qui vient. Une réaction « qui prend souvent la forme d’une panique morale, comme si le monde traditionnel et ses valeurs étaient menacés de disparition ». Mais, poursuit-il, il y a aussi « une production de boucs émissaires, comme les musulmans, les exilés, et même celles et ceux supposés s’intéresser aux discriminations dont ils sont les victimes et accusés d’islamo-gauchisme et de complices du terrorisme, en instrumentalisant ces dénonciations de façon à diviser la société ».
Une volonté de faire diversion
Aucun angélisme ni irénisme, pourtant, chez les intellectuels interrogés. Chacun reconnaît certaines dérives, notamment celles présentes au sein du militantisme survivaliste ou indigéniste. Mais, comme le remarque le sociologue Edgar Morin, « plutôt que d’être effrayé par la gigantesque crise planétaire qui nous emporte, on nous demande de nous terrifier du mouvement “woke”, ce courant minoritaire dans la culture française ». Une volonté de faire diversion. La stratégie néoréactionnaire consiste même à se focaliser sur quelques affaires afin de jeter le discrédit sur un mouvement intellectuel de fond. L’hégémonie culturelle, concept forgé par le philosophe communiste Antonio Gramsci (1891-1937) pour expliquer que la bataille politique passe par la guerre idéologique, « a basculé du lexique de la gauche à celui de la droite », reconnaît toutefois Didier Fassin. « Nous avons perdu la bataille médiatique », admet Pierre Singaravélou. La prise de conscience est peut-être tardive mais la contre-offensive s’organise.
Comme en témoignent, entre autres, les contributions des historiens Laurent Joly et Laure Murat. Le premier démonte les mensonges historiques d’Eric Zemmour et met au jour la dangerosité de son « nationalisme ethnique » (Les Falsifications de l’histoire, Grasset, 140 pages, 12 euros). La seconde s’emploie, dans Qui annule quoi ? (Seuil, 48 pages, 4,50 euros), à montrer que la pensée woke (« éveillée ») et plus particulièrement ce que les néoconservateurs appellent la cancel culture, qui « n’est pas exempte de travers », ne se réduit pas à un mouvement de déboulonneurs de statues fanatisés ou à une « dictature des minorités », mais consiste avant tout, selon l’expression de la comédienne Jodie Foster, à « réparer des injustices flagrantes a posteriori ».
Les clivages perdurent, toutefois. Comme après la victoire de Trump aux Etats-Unis, une partie des intellectuels progressistes considèrent que la gauche a abandonné le social au profit du sociétal, les ouvriers pour les minorités. Et, de ce fait, a permis aux discours de la Réaction de s’installer. « L’effondrement du mouvement ouvrier, la profonde déception des classes populaires à l’égard d’une gauche qui n’a pas été à la hauteur de leurs espérances quand elle était au pouvoir, ont contribué à marginaliser les questions économiques et sociales, analyse Gérard Noiriel, auteur, avec Stéphane Beaud, de Race et sciences sociales (Agone, 2021) . Une partie de la gauche s’est ralliée au discours impulsé par la droite sur la laïcité en péril, et une autre a repris à son compte les discours, venu des Etats-Unis, sur le “racisme systémique”, le “privilège blanc”, etc. La multiplication des structures qui militent pour des causes qui sont souvent justes, mais sans les intégrer dans un programme d’ensemble, contribue également à l’effondrement de la gauche auquel on assiste aujourd’hui. Sur le plan sociologique, cela s’explique aussi par la quasi-disparition des représentants des classes populaires dans l’espace public. Du coup, celles-ci ne se sentent plus concernées par les polémiques stériles, et souvent d’un niveau affligeant, qui alimentent chaque jour notre actualité. »
Eva Illouz souligne de son côté « l’énorme vitalité » des mouvements féministes, trans et postcoloniaux, mais remarque qu’« ils vont plus vite que la société » et que le décalage entre les deux peut susciter des crispations et des aversions, d’autant que ces mouvements « sont désormais menés par des groupes sociaux éloignés, géographiquement et socialement, d’une grande partie de la population », poursuit la contributrice à l’ouvrage collectif L’Age de la régression. Pourquoi nous vivons un tournant historique (Premier Parallèle, 2017).
« L’opposition entre les rapports de classe et de race est une distinction superficielle, tempère Pap Ndiaye, auteur de La Condition noire. Essai sur une minorité française (Gallimard, 2009). La lutte contre les discriminations que subissent ceux qui, en raison de leur origine supposée, ne trouvent pas de travail et ne parviennent pas à s’insérer dans la société, est évidemment sociale. C’est pourquoi les problèmes spécifiques des personnes racisées relèvent de l’intérêt général. »
Face à l’hégémonie réactionnaire, « les leaders de la gauche sont pour le moment incapables de constituer la moindre digue », regrette Frédérique Matonti. Mais pour que les progressistes reconstituent un socle idéologique, il faut « en finir avec les fausses oppositions créées par les controverses », cesser « d’opposer féminisme et néoféminisme, antiracisme universaliste et antiracisme intersectionnel, lutte contre les discriminations et lutte contre les inégalités, défense des classes populaires et défense des minorités », abonde-t-elle.
Mais le constat de la prégnance du réactionnariat s’accompagne du sentiment, voire de la conviction, de vivre une période d’immenses mutations portées par de nombreux contemporains qui, comme le chantait Guillaume Apollinaire, sont « las de ce monde ancien » (Zone, in Alcools, Gallimard, 1920). « Oui, un nouveau monde est en train d’advenir, se réjouit Pap Ndiaye, même si les polémiques lancées par les réactionnaires rendent le climat délétère. » Intellectuel communiste récupéré par ceux qui théorisent depuis les années 1980 un « gramscisme de droite », le philosophe Antonio Gramsci écrivait que « la crise consiste justement dans le fait que l’ancien meurt et que le nouveau ne peut pas naître », même si, « pendant cet interrègne, on observe les phénomènes morbides les plus variés ». Une bonne occasion, comme cet auteur le disait, d’associer le pessimisme de la raison à l’optimisme de la volonté. Une invitation à solliciter d’urgence l’alliance de toutes les pensées de l’émancipation.
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Jardin Albert Khan (3)

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Marcel PROUST, Le côté Guermantes, Hôtel moderne

Hôtel moderne

(…) il restait du palais ancien un excédent de luxe, inutilisable dans un hôtel moderne, et qui, détaché de toute affectation pratique, avait pris dans son désœuvrement une sorte de vie : couloirs revenant sur leurs pas, dont on croisait à tous moments les allées et venues sans but, vestibules longs comme des corridors et ornés comme des salons, qui avaient plutôt l’air d’habiter là que de faire partie de l’habitation, qu’on n’avait pu faire entrer dans aucun appartement, mais qui rôdaient autour du mien et vinrent tout de suite m’offrir leur compagnie – sorte de voisins oisifs, mais non bruyants, de fantômes subalternes du passé à qui on avait concédé de demeurer sans bruit à la porte des chambres qu’on louait, et qui chaque fois que je les trouvais sur mon chemin se montraient pour moi d’une prévenance silencieuse. En somme, l’idée d’un logis, simple contenant de notre existence actuelle et nous préservant seulement du froid, de la vue des autres, était absolument inapplicable à cette demeure, ensemble de pièces, aussi réelles qu’une colonie de personnes, d’une vie il est vrai silencieuse, mais qu’on était obligé de rencontrer, d’éviter, d’accueillir, quand on rentrait. On tâchait de ne pas déranger et on ne pouvait regarder sans respect le grand salon qui avait pris, depuis le XVIIIe siècle, l’habitude de s’étendre entre ses appuis de vieil or, sous les nuages de son plafond peint. Et on était pris d’une curiosité plus familière pour les petites pièces qui, sans aucun souci de la symétrie, couraient autour de lui, innombrables, étonnées, fuyant en désordre jusqu’au jardin où elles descendaient si facilement par trois marches ébréchées.

Si je voulais sortir ou rentrer sans prendre l’ascenseur ni être vu dans le grand escalier, un plus petit, privé, qui ne servait plus, me tendait ses marches si adroitement posées l’une tout près de l’autre, qu’il semblait exister dans leur gradation une proportion parfaite du genre de celles qui dans les couleurs, dans les parfums, dans les saveurs, viennent souvent émouvoir en nous une sensualité particulière. Mais celle qu’il y a à monter et à descendre, il m’avait fallu venir ici pour la connaître, comme jadis dans une station alpestre pour savoir que l’acte, habituellement non perçu, de respirer, peut-être une constante volupté. Je reçus cette dispense d’effort que nous accordent seules les choses dont nous avons un long usage, quand je posai mes pieds pour la première fois sur ces marches, familières avant d’être connues, comme si elles possédaient, peut-être déposée, incorporée en elles par les maîtres d’autrefois qu’elles accueillaient chaque jour, la douceur anticipée d’habitudes que je n’avais pas contractées encore et qui même ne pourraient que s’affaiblir quand elles seraient devenues miennes.
Marcel PROUST, Le côté Guermantes, Gallimard, coll La Pléiade, 1973, p 82-83

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Pablo PICASSO, natures mortes

Pablo PICASSO, natures mortes

re-presentations

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Henri MATISSE, les forces que j’emploie

 

 

 »  J’ai seulement conscience des forces que j’emploie, et je vais, poussé par une idée que je ne connais vraiment au fur et à mesure qu’elle se développe par la marche du tableau. »

Henri Matisse, Ecrits et propos sur l’art, ed Hermann, 2004

 

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Sommes-nous tous vulnérables ?

Tout être humain est vulnérable, et certains le sont même plus que d’autres. C’est le postulat sur lequel reposent les théories du “care” ou des “capabilités” qui émergent dans le paysage théorique et politique ces dernières années.
Comment s’opère le travail de production des individus désignés comme “vulnérables” par les politiques publiques étatiques et internationales ? N’est-il pas la conséquence de la naturalisation de la catégorie de vulnérabilité dans le social ?
La vulnérabilité peut-elle être pensée comme une propriété du vivant, voire une propriété des objets ? Dire qu’il faut « prendre soin » de la nature et des objets a-t-il un sens ?
Face à des individus malades, souffrants, nous pouvons éprouver de l’empathie. Celle-ci permet-elle de mieux comprendre la maladie et ses conséquences sur la vie quotidienne des malades ?
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Guggenheim Bilbao (4)

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Jacques Lacan, Le Cogito cartésien

« Le “cogito” cartésien, je ne l’ai pas choisi au hasard. Si je l’ai fait, c’est parce qu’il se présente comme une aporie, une contradiction radicale au statut de l’inconscient (…). Et s’il se trouvait qu’après tout, ce cogito soit le meilleur ­envers qu’on puisse trouver au statut de l’inconscient ? (…). Nous pouvons déjà présumer que ce n’est pas invraisemblable, puisque (…) qu’aucune découverte de ce qu’il en est de l’inconscient ne pouvait même se concevoir avant la promotion inaugurale du sujet du cogito, en tant que celle-ci est ­co-extensive de l’avènement de la science, qui constitue une ère structurante pour la pensée, et hors de laquelle il n’y aurait pu y avoir de psychanalyse. »

« Le Séminaire. Livre XIV. La logique du fantasme », Jacques Lacan, édité par Jacques-Alain Miller, Seuil/Le Champ freudien, pages 83-84

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le manteau

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Nicolas POUSSIN, le Louvre, Paris.

Nicolas POUSSIN, le Louvre, Paris. 18 février et 23 mars 2018

Journal des visites  

re-presentations

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Claude Lévi-Strauss : le Père Noël est-il vraiment une ordure ?

Il y a 70 ans, Claude Lévi-Strauss publiait un article qui a fait date sur… Le père Noël ! Son idée : s’interroger sur des fêtes de fin d’année devenues purement commerciales. Aurait-on perdu l’esprit religieux ? Et est-ce si grave ?

Avec
  • Charles Stépanoff Anthropologue, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales

Votre sapin est prêt, les enfants hurlent, les cadeaux pas tout à fait achetés, mais on y est presque ! Bientôt Noël…
Et pourtant, vous n’en pouvez déjà plus.
Ces guirlandes, ces pantins accrochés aux fenêtres, cet esprit de Noël… loin de vous calmer, vous agacent, et révèlent même, logés au fond de vous, des accès de violence !
Bizarre ? Pas tant que ça… car les fêtes de Noël n’ont pas toujours été synonymes de convivialité. Alors pourquoi croire encore qu’à Noël, il n’est question que d’amour et de paix ?

Brûler le Père Noël pour critiquer l’American Way of Life

“En 1951, des dijonnais brûlent le Père Noël. D’après Claude Lévi-Strauss, l’enflammement du Père Noël est commandé par l’Eglise mais d’autres documents montrent qu’il a été effectué par une association caritative chrétienne dont les membres qui portaient aide aux pauvres ne supportaient pas la récupération des fêtes de Noël par les industries commerciales. Car pour Lévi-Strauss, la tradition commerciale de Noël incarnée par la distribution de cadeaux est amenée par le Plan Marshall de 1948, qui apporte à la France non seulement une aide financière, mais bien un American Way of Life. Avant la guerre, les marchandises liées à Noël sont assez peu présentes. On trouve des branchages et des cadeaux issus d’une production locale. Dans les années 1950, on passe d’une économie du don à une économie de la marchandise qui se présente économie du don, à travers le cadeau de Noël. Pour les Eglises, il n’a seulement supercherie mais désacralisation.” Charles Stépanoff

Les enfants : des morts que l’on satisfait avec des cadeaux ?

“Lévi-Strauss remarque que, dans les traditions européennes, les fêtes entretiennent des rapports avec les enfants mais aussi avec les morts. A la Saint-Sylvestre, les enfants allaient réclamer des sucreries ou cadeaux chez leurs voisins qui devaient leur répondre favorablement au risque de vexer les morts. Dans les années 1950, cette tradition est désuète mais revient à travers la fête d’Halloween où les enfants se déguisent explicitement en morts. Mais avec la manière dont on fête Noël actuellement, les enfants ne réclament plus directement au Père Noël, il donne de manière généreuse. Pour Lévi-Strauss, cela crée seulement un nouveau rapport plus adouci au mort car les enfants restent symboliquement les morts que l’on gave pour qu’ils nous laissent tranquille.” Charles Stépanoff

La  nuit de Noël : revenir au temps du mythe

“Pendant la nuit de Noël, il est connu que les animaux de ferme parlent et révèlent des choses. Quand va mourir le maître ? Y a–il un trésor caché ? Les paysans essayent donc d’écouter ce que les animaux disent mais s’ ils se font repérer, alors ils perdent la vue et l’ouïe. Chez Lévi-Strauss, le temps du mythe est le temps où les hommes et les animaux parlent le même langage, notamment chez les Amérindiens en Amérique du Nord. Alors ce temps du mythe revient à chaque nuit de Noël dans les étables européennes. Pendant la messe de minuit, on lâche même les animaux, des rouges-gorges, des roitelets… Les crèches vivantes sont également un rappel à ce temps du mythe.” Charles Stépanoff

Monter au ciel en escaladant le sapin de Noël

“Pour comprendre l’importance du sapin de Noël, il est important de le comparer à d’autres arbres médiateurs, comme l’arbre de mai ou bien les arbres de Sibérie qui dépassent du trou de la tente pour faire un lien entre le ciel et les habitants. Cet arbre sibérien reçoit des offrandes, on le recouvre d’ornements, de nourriture, de cadeaux… On peut festoyer tout autour de lui, comme on festoye autour du sapin de Noël qui représente aussi une montée vers le ciel, notamment à travers l’étoile posée à son sommet. En Sibérie, le rituel marque la montée du chaman aux cieux où il échange des offrandes contre des conseils des dieux. C’est notre équivalent du Père Noël.” Charles Stépanoff

Sons diffusés :

  • Extrait du texte de Claude Lévi-Strauss : Le Père Noël supplicié, dans Lieux de mémoire, France Culture, 1996
  • Musique extraite de la bande-originale du film Maman j’ai raté l’avion, de Chris Colombus, 1990
  • Archive de Lévi-Strauss interviewé par Bernard Pivot sur la définition d’un mythe, dans Apostrophes, 04/05/1984
  • Chanson de Tino Rossi, Mon beau sapin
  • Archive d’une vente de sapin de Noël au marché aux fleurs de la Cité à Paris en 1960, RTF
  • Extrait du documentaire Un pays qui se tient sage, de David Dufresne, 2020
  • Chanson de fin : Frank Sinatra, Let It Snow, Let It Snow, Let It Snow !

Bibliographie :

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