Marcel PROUST, Regard vertical

« (…) j’avais vu passer sur le visage de l’Ambassadeur une expression d’hésitation et de mécontentement, et dans ses yeux ce regard vertical, étroit et oblique (comme, dans le dessin en perspective d’un solide, la ligne fuyante d’une de ses faces), regard qui s’adresse à cet interlocuteur invisible qu’on a en soi-même, au moment où on lui dit quelque chose que l’autre interlocuteur, le Monsieur avec qui on parlait jusqu’ici – moi dans la circonstance – ne doit pas entendre. « 

Marcel PROUST, A l’Ombre des jeunes filles en fleurs, p 50  Gallimard, coll Folio  1988

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