Aurélia VERBECQ, De quelques appuis lexicologiques de « Interpréter, scander, ponctuer, couper »

Petit travail de reprise étymologique et lexicale 1 :  

Couper – du latin secare – « rompre un corps continu par l’intervention d’un instrument tranchant ». Rompre la chaîne signifiante par le tranchant de la parole, qui fait coupure de la séance pour laisser en suspens la signification. 

Le terme ponctuer vient du latin punctum – « point, trou fait par une piqûre » – et donnera ponctuare. En linguistique, l’introduction de signes vise à rendre un texte plus lisible. En musique, une composition est ponctuée, divisée en phrases et temps de repos. Donc, ponctuer quitte à en modifier la lecture et faire entendre les temps de silence. 

Scandere pour scander, « lever et baisser le pied », allusion aux mouvements du pied qu’on levait et baissait pour battre la mesure, pour scander les vers d’une poésie. Mettre du rythme et découper l’articulation signifiante via l’énonciation. 

Quant à interpréter, dérivé d’interpres, le terme le plus ancien est retrouvé dans le champ du droit, « intermédiaire chargé d’expliquer », qui donnera « éclaircir, traduire ». Toutefois, le inter– de « entre », entre-deux, est-ce, déjà ici, à entendre comme ce qui peut être lu dans un rapport à l’ab-sens de signification ?  

(…)

Aurélia VERBECQ, De quelques appuis lexicologiques de « Interpréter, scander, ponctuer, couper »
53ème journées de l’ECF (Ecole de la Cause Freudienne), 18/19 novembre, Paris

Ce contenu a été publié dans Citation, Psychanalyse, Sciences-humaines. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.