Jacques Lacan, Le Cogito cartésien

« Le “cogito” cartésien, je ne l’ai pas choisi au hasard. Si je l’ai fait, c’est parce qu’il se présente comme une aporie, une contradiction radicale au statut de l’inconscient (…). Et s’il se trouvait qu’après tout, ce cogito soit le meilleur ­envers qu’on puisse trouver au statut de l’inconscient ? (…). Nous pouvons déjà présumer que ce n’est pas invraisemblable, puisque (…) qu’aucune découverte de ce qu’il en est de l’inconscient ne pouvait même se concevoir avant la promotion inaugurale du sujet du cogito, en tant que celle-ci est ­co-extensive de l’avènement de la science, qui constitue une ère structurante pour la pensée, et hors de laquelle il n’y aurait pu y avoir de psychanalyse. »

« Le Séminaire. Livre XIV. La logique du fantasme », Jacques Lacan, édité par Jacques-Alain Miller, Seuil/Le Champ freudien, pages 83-84

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