La douleur, la souffrance, sont des événements quotidiens, banals tout en étant exceptionnels. Parce que nous sommes vivants, nous sommes amenés à souffrir. La douleur, qui nous métamorphose, est-elle une nécessité de l’existence ? Mais à quoi bon ? Est-il même possible de la penser ?
Dans la Rome antique, il existait un usage social et affectif des larmes. Leur exubérance s’est aujourd’hui perdue… Pourquoi les larmes ont-elles de moins en moins coulé ?
Sport, masochisme, scarification, body art : toute douleur choisie est-elle imprégnée de sens ? Lorsque la douleur est subie, dans la torture, construire un récit intérieur peut-il amener à dépasser la souffrance pour la transfigurer ? Quel est le soi auquel nous fait parvenir la douleur ?
Michel de Montaigne souffrait d’une maladie sévère, son existence était un « vivre coliqueux ». Dans ses Essais, il propose une approche originale : ni nier la douleur, ni s’y noyer, ni l’exagérer… De la même façon qu’on fait son deuil, comment « faire » sa douleur ?