« Les avenues étaient vides et tous les magasins fermés. Je me suis demandé si la femme dont ils parlaient tout à l’heure avait elle aussi traversé Milan dans un taxi jaune avant de rentrer à l’hôtel et de se tuer. Je ne crois pas avoir pensé, sur le moment, que le spectacle de cette ville déserte ait pu l’amener à prendre sa décision. Au contraire, si je cherche un terme qui traduise l’impression que me faisais Milan ce 16 Août, il me viens aussitôt à l’esprit celui de : Ville ouverte. La ville, me semblait-il, s’accordait une pause et le mouvement et le bruit reprendraient, j’en étais sûr. »
Patrick Modiano, Voyage de noce.