L’Ombre interne II.7 (Théâtre)

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L’OMBRE INTERNE (II.7)
(Publication de ce texte les jours impairs de Juin & juillet 2005)

7

— Luc…, Luc…, réveillez-vous, il est plus de sept heures, vous allez être en retard…
— Comment ?… Que m’est-il arrivé ?… Je me suis endormi ?…
— Vos yeux se sont fermés pendant que vous me parliez du photographe. Regardez l’heure…
— Sept heures treize. Je ne travaille pas cette nuit…
— Excusez-moi, si j’avais su, rendormez-vous…
— Je ne sais si je pourrais…
— Je vous apporte une autre couverture ?
— Merci.
— Dormez, je me retire.
— Non, attendez.
— … Je voulais vous dire… Excusez-moi pour tout à l’heure…
— Quoi ?
— Quand j’ai parlé de votre âge et que… J’ai perçu votre agacement. Si vous voulez dormir ici, cette nuit…

Un autre jour.

— C’est le jour que je vois poindre.
— Oui.
— Pourquoi ne m’avez-vous pas secoué ?
— Vous dormiez si bien. C’est à peine si j’ai pu vous apercevoir quand vos yeux se sont fermés. Ne laissez pas traîner la couverture au sol, s’il vous plaît.
— Excusez-moi. Je n’aurais pas voulu vous déranger.
— Mais vous ne m’avez en rien dérangé. De ma chambre, j’ai juste remarqué que vous aviez un sommeil agité.
— J’ai parlé ?… Répondez-moi !
— Calmez-vous !
— Je sais que je parle la nuit !

Plus tard

— Mélanger son linge avec celui d’inconnus, comment pouvez-vous?
— Dans une Laverie chacun utilise une machine individuelle, vous le savez pas ?
— Oui, mais le linge des autres a trempé dans cette machine. Et puis, étaler devant tout le monde ses vêtements intimes, quelles impudeur, je ne le supporterais pas.
— Quand on manipule tous les jours des corps souffrants, on apprend à négocier avec ce que vous appelez “l’impudeur”…
— Allez partez, maintenant, vous avez vu l’heure ?
— J’ai le temps…
— Il dix-neuf heures quinze, l’Hotel-Dieu n’est pas à côté.
— Je ne travaille pas cette nuit.
— Je croyais que vos vacances étaient terminées…
— J’ai obtenu ma disponibilité…
— Qu’est-ce vous me racontez, Luc ? Alors ce sac…

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