L’ombre interne I.7 (Théâtre)

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L’OMBRE INTERNE I.7
(Publication de ce texte les jours impairs de Juin & juillet 2005)

7

— Ne parlez pas encore… Oui, comme ça… Quand il vous arrive de garder le silence quelques instants seulement, vous semblez appartenir à un autre temps. Mais c’est si rare de vous voir immobile. j’ai appris avec vous qu’il ne suffit pas de se trouver dans un lit pour penser que l’on accède à l’immobilité. Vous pouvez vous montrer subitement effrayante, Amalia… Surtout dans ces sortes de vibrations du corps… Mon numéro n’est pas sur l’annuaire, par quelles acrobaties avez-vous pu en disposer ? Non, ne dites rien. Je veux vous tenir sous mon regard aussi longtemps que je le désire. Oui, comme ça… Inutile de cligner des yeux, de serrer le drap entre vos mains, de…
— Attendez.
— Non. Ce soir, je vous retire le droit de vous adresser à moi. Ne me posez plus de questions sur ma famille, sur ces “chers disparus”… Manière de vous intéresser à mon passé. L’accident dont ils furent victime a été avalé par les centaines de nuits où je me tiens éveillé pour ne pas rêver d’eux. Le jour a le pouvoir d’annuler tout rêve, c’est pour cela que je le consacre au sommeil. Mais est-ce que je dors vraiment quand je rentre de mes nuits à l’hôpital ?… Stupéfiante l’impression de me sentir encore plus éloigné de leur disparition depuis que je vous rends visite, quand tout s’est éteint autour de nous.

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