L’Homme et l’architecture

« L’architecture, en prenant l’homme comme modèle, le reproduit et le projette hors de lui-même. Cette projection n’est pas infinie : elle a pour but de baliser l’espace dans lequel l’homme flotterait, sinon, sans repères. ». Elle a pour but de ramener à la mesure humaine la démesure de l’univers ».

Catherine Millet, « Architectures de Jean Dubuffet« , in Art press, n°45, février 1981

200505carr_nimes4

Ce contenu a été publié dans Textes & Images. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

2 réponses à L’Homme et l’architecture

  1. EDIFIK dit :

    Bonjour !
    je suis un fan de votre blog. Si vous etes intéressé par la 3D au service de l’architecture, venez voir le mien !

    http://www.edifik.fr/blog/edifiknews.html

    Sinon, jetez un oeil au site http://www.edifk.fr, vous aurez une idée de ce que je fais.

  2. le quilleuc dit :

    bonjour,
    Au début du XX° siècle, L’architecture moderne s’organise autour d’une visibilité différente de la vision classique . L’oeil est en mouvement, il s’agit d’un ciné-oeil , d’une vision qui s’apparente à la nouvelle conception du cinema naissant du début du XX° siècle ( Porter, Griffith ).
    Au début des années 20 , le mouvement s’installe dans l’architecture : le plan libre , la dislocation des plans de l’espace visuel classique , les variations scalaires ( la modulation )remplaçant les « proportions et « poses » classiques de l’architecture , les surfaces blanches – mémoires pures maintenant gommées de tous styles – en sont les marques les plus patentes . La temporalité de l’architecture ne se fonde plus uniquement dans l’historicité des styles . Le mouvement , celui introduit par le monde machinique ( il suffit de penser aux obsessions et références permanentes de Le Corbusier aux machines , avions paquebots..), devient la mesure du temps : le mouvement fonde maintenant le temps de l’architecture .
    L' »opérateur » de cette nouvelle mobilité de l’oeil , c’est la fenêtre , c’est la transparence installée dans l’habiter . La fenêtre est maintenant l’opérateur de l’architecture moderne : un « opérateur » au sens où l’oeil est une « machine » , un ciné-oeil . l’architecture est un automate visuel , elle fonde et installe une nouvelle « visiblilité » .
    L’architecture voit « toute seule » , son oeil parcourt l’espace en même temps que nous nous y déplaçons. . L’architecture est une métaphore du cinéma : Désormais , la « fenêtre » n’est plus une veduta classique , elle est « écran », elle est « pellicule ».
    L’architecte « ouvre » ainsi son architecture tel un cinéaste : « moteur »!! . Le théâtre de l’architecture a laissé place au cinéma-architecture .
    Le temps de l’architecture nous renvoie sans cesse à la trace : par essence , l’architecture est la trace par excellence , l’écriture de l’histoire . Nous parcourons les monuments des siècles passés en y cherchant , sentant la présence de ceux qui les ont parcourus (  » là étaient… ») . Nous y cherchons les vestiges , les traces impalpables de l’existence du passé et de ceux qui y ont vécus . Nous y cherchons les « fantômes »du passé . Et si l’architecture a à voir avec les fantômes , l’architecture moderne se sera retournée sur elle-même et aura installé ceux-ci au plus profond de son dispositif ,au coeur de la nouvelle « visibilité »: le ciné-oeil est un ludion qui nous accompagne à travers l’architecture, au-dessus de nos têtes . Mais le ciné-oeil de l’architecture est un fantôme , il n’est qu’une ombre du temps.
    Il suffit de regarder avec attention ce qu’est l’architecture ( sa « présence ») dans le cinéma , dans un film : la vision , la vraie architecture, c’est celle du cinéma , c’est la vision en mouvement , c’est l’image-mouvement et l’architecture n’est plus que l’ombre du cinéma .. L’oeil-caméra la parcourt , la traverse , traverse ses murs , le ciné-oeil disloque et le montage recompose ses fragments : l’architecture n’est plus qu’une ombre , n’est plus que l’ombre d’elle-même .
    Osons dire une chose , malgré l’esthétisme et le néoclassicisme « moderne » ambiants : le temps de l’architecture moderne est un « temps mort »… L’architecture moderne est une chose morte . Il faut donc en finir et procéder à son enterrement .
    . Le chemin , c’est l’architecture du temps . Ses axes de développement ne résident plus dans ses référents maintenant classiques et inopérants ( la forme , l’espace ) , mais dans la mémoire : l’architecture doit (re)devenir une « mémoire vive » (l’éternel retour du même……)
    J

Laisser un commentaire