Selon 2 (théâtre)

Selon1Selon2

SELON 2 Théâtre

La scène serait recouverte d’une lumière fantomatique au travers de laquelle Sam échapperait à la distinction. Il tiendrait en main les feuillets de son Journal, texte — toujours en cours — et qui à mesure que le temps passera, seront dispersés sur le plateau.
Tantôt il lira son Journal, tantôt il écoutera une voix en lui, (voix « off ») tantôt il s’adressera à une personne peut-être imaginaire… (adressées)

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Lecture du Journal
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Verbalisées
J’en peux plus !… J’ai dû écrire ces lignes sous l’emprise d’un coup de sang…Et Sylvia ? Presque oublié qu’elle se tient là-bas, derrière cette porte en carré. Sylvia n’a pas organisé le malheur. Il était en elle. En phrases courtes, lissées, maniées, avec juste ce qu’il faut de feuilletés pour mettre en étage les états multiples de son être.

Voix « off »
Etre, être, ça revient sans cesse, depuis le début, avant même que ça parle, dans le démembrement, dans l’opposition, dans l’idée de révolution, celle qui tourne, pas l’autre. L’autre, elle est remisée pour le moment. Jusqu’à quelle folie descriptive ? Jusqu’à quelle manière de comptage ? En quels lieux ? Si je pouvais répondre aux questions qui avancent et reviennent…

Verbalisées
Tenez-vous droit ! Regardez face à vous ! Là ! Oui ! Comme ça ! De telle sorte que les yeux ne puissent se distinguer de la suite et du reste. En vous conformant à ces exigences, vous tiendrez la position le plus longtemps possible, jusqu’à la crampe, jusqu’à ce rappel de l’immobilisation, quand le muscle tendu sonne en vous, vous dépasse, met du mal, de la chaleur entre la peau, les os et l’enveloppe. Je suis en instance de vous demander une explication, de saturer les significations jusqu’au moment où vous vous conformerez à la décision qui consiste à placer une phrase après une autre…

Lecture du Journal
Ecrire, écrire, foutu comptage ! Comment le faire ? Comment pratiquer l’accumulation de séquences en combinant des instances, une ambiance, des personnages, dans un décor ? “Il faut travailler régulièrement, qu’elle me lançait, ne pas te laisser dépasser, et si tu le peux, ne t’ oblige pas à relire ce qui a été déposé la veille sur le papier. Si tu te relis, tu n’aura pas la force de continuer.” Qu’elle disait, Sylvia.

Verbalisées
Alors, il y aurait dans les phrases antérieures, des marques de restes, des épluchures à dégager, un doigté, des habitudes déjà, un reconnu. Un commun qui me détournerait de la suite… C’est ça, non ?… Tous les jours je me demande comment continuer. Il ne se passe pas un jour sans que cette question survienne, comme si elle était unique, comme si il ne pouvait n’y avoir qu’elle. Comme si on pouvait poser une autre question…A force de la répéter cette question, je pensais que j’arriverais à m’habituer, que j’accompagnerais chaque geste du mot final qu’il induit. Mais non…

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