Lumière

Noir de la salle.
Lumière du cône magique étalé sur l’écran blanc. Cette opposition des deux couleurs extrèmes travaille tout le cinéma depuis l’origine, cinéma qui ne peut exister sans la demande obsédante des regards qui réclament avant tout la lumière. (ce même signifiant, comme chacun sait, servit à nommer les deux frères qui « inventèrent » la machine ; effet extraordinaire d’une ruse symbolique sans grand hasard, malgré tout…)
Et dans l’après-coup de cette invention, reste à Roland Barthes l’occasion de désigner les objets premiers de la « situation cinématographique » qui accomplissent la magie : « ce rayon laser, (…) cette vibration brillante, dont le jet impérieux rase notre crâne, effleure le dos, de biais, une chevelure, un visage. Comme dans les vieilles expériences d’hypnotisme, nous sommes fascinés, sans le voir en face, par ce lieu brillant, immobile et dansant. »
De cette lumière à peine dérobée, émerge le vraisemblable pris entre fiction et réalité, où le spectateur Roland Barthes va chercher un imaginaire légèrement décollé.

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