Federico Fellini est peut-être le seul cinéaste, note Martin Scorsese dans un hommage, qui soit devenu un adjectif, au même titre que « dantesque » ou « kafkaïen ». Il suffit ainsi de dire « fellinien » pour que tout de suite apparaissent à nos yeux des clowns, des femmes protubérantes, des foules de clercs en costumes et des fêtes, le visage de Marcello Mastroianni ou celui de Giulietta Masina. Pour qu’émergent à nos oreilles une mélodie de Nino Rota, le vent, le bruit d’une mer en hiver, des cris perdus, des rires monstrueux. Pour évoquer un sens délicat de la mélancolie, de la mémoire et de l’enfance, de l’étrange, du loufoque. La Strada, La Dolce Vita, 8 et Demi, Fellini Roma, Amarcord, la liste est longue. Fellini est tout cela à la fois : son nom est synonyme de Cinéma. « Je me suis inventé presque tout : une enfance, une personnalité, des nostalgies, des rêves, des souvenirs. Pour le plaisir de pouvoir les raconter. »
« Raconter me semble l’unique jeu auquel il vaille la peine de jouer »
Federico Fellini habite le cinéma. C’est l’incarnation du démiurge, et dans le légendaire Studio 5 de Cinecittà, ses tournages ressemblent autant aux grands ateliers de la Renaissance qu’à un cirque de province. Mais en scrutant le “continent Fellini”, on voit surgir des territoires. Une cartographie qui s’ancre dans la chronologie de la vie du Maestro. Ce sont ces territoires, ces lieux, accompagnés d’extraits de films et d’interviews du réalisateur, qui vont guider la traversée : Rimini, Rome, le territoire des rêves et des esprits, Cinecittà, et le dernier voyage…
Une Grande Traversée de Mattéo Caranta, réalisée par Somany Na
Essais et biographies
– Jean Gili, Fellini : Le Magicien du réel, Gallimard, 2009 /- Dominique Delouche, Federico Fellini, six ans avec le Maestro (1954-1960), La Tour Verte, 2019 /- Sophie Guermès, Fellini, songe d’une nuit d’automne, 5 sens éditions, 2021 /- Jean-Max Méjean, Fellini, un rêve, une vie, Le Cerf, 1997 /- Jean-Noël Castorio, Rome réinventée, L’antiquité dans l’imaginaire occidental, de Titien à Fellini, Vendémiaire, 2019 /- Anne-Violaine Houcke, L’antiquité n’a jamais existé, Fellini et Pasolini archéologues, Presses Universitaires de Rennes, 2022 /- Julien Neutres, Et Fellini fonda Rome, Cherche Midi, 2013 /- Olivier Maillart, Les Vitelloni de Federico Fellini, Réseau Canopé, 2023/- Jean-Paul Manganaro, Federico Fellini Romance, P.O.L., 2009/- Marina Geat, Simenon et Fellini, Paradoxes et complicités épistolaires, L’Harmattan, 2019/- Tullio Kezich, Fellini – sa vie et ses films, Biographies NRF Gallimard, 2007/- Rita Ciro, Federico Fellini, Le métier de cinéaste, Seuil, 2018/- Costanzo Costantini, Conversation avec Federico Fellini, Denoël, 1995 /- Enrico Giacovelli, Tout sur Fellini, Gremese, 2020 /- Vincenzo Mollica, Fellini mon ami, Editions du Rocher, 2002 /- Liliana Betti, Fellini, Un portrait, Albin Michel, 1980
Livres de ou co-écrits avec Fellini
– Federico Fellini, Propos, Buchet Chastel, 1980 /- Federico Fellini, Cinecittà, Nathan, 1989 /- Federico Fellini, Le Livre de mes rêves, Flammarion, 2021 /- Federico Fellini, Giovanni Grazzini, Fellini par Fellini, Flammarion, 2007 /- Federico Fellini, Brunello Rondi, Dino Buzzati, Le Voyage de G. Mastorna, Seuil, 2014 /- Federico Fellini, Milo Manara, Le Voyage de G. Mastorna dit Fernet, Casterman, 1996 /- Federico Fellini, Milo Manara, Voyage à Tulum, Casterman, 1993 /- Federico Fellini, Italo Calvino, Faire un film, Seuil, 1996
Livres d’exposition
– Sam Stourdzé, Fellini, la grande parade, Anabet, 2009 /- Quand Fellini rêvait de Picasso, RMN, 2019
Documentaires
– Gérald Morin, Sur les traces de Fellini, Artemis Films, 2012 /- Dominique Delouche, André Delvaux, Fellini (films), Carlotta Films, 2009 /- Anselma Dell’Olio, Fellini des esprits, Mad Entertainment SPA, 2019 / – Damian Pettigrew, Fellini, je suis un grand menteur, Portrait & Compagnie, 2002 /- Ettore Scola, Qu’il est étrange de s’appeler Federico, Carlotta Films, 2013