ATGET par Françoise Reynaud

[…] « En fait les Surréalistes aimaient surtout dans l’œuvre d’Atget ces photographies que l’on pouvait réinterpréter, comme la scène de « l’éclipse », qu’ils intitulaient « Les nouvelles conversions », parce que les spectateurs groupés sur la place de la Bastille regardent tous vers le ciel ; ou bien ces devantures de magasins, ces étalages de marchandises, ces événements particuliers de la rue qu’il avait transcrits à sa façon, en recherchant l’angle de vue le plus évocateur, le plus utile à ce qu’il pensait être les besoins de sa clientèle. Certaines images révélaient une absence totale de référence aux conventions traditionnelles de cadrage et de composition, et un intérêt peu commun pour des sujets à priori non « artistiques ». Elles montraient l’environnement quotidien sans embellissement aucun, et les réalités que l’on côtoyait sans les remarquer. Le monde ainsi représenté prenait une apparence de rêve vécu, et faisait écho aux recherches de la communauté surréaliste en direction des phénomènes de l’inconscient et de son impact sur la création » […]

Françoise REYNAUD, in PHOTO POCHE N°16

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