Michel SCHNEIDER, Le lien des liens

« On parle de lien social, et on déplore sa fracture. On se demande moins quelle est sa nature : est-ce l’amour ? La haine ? Et qu’est-ce qui nous fait vivre ensemble sans nous entretuer ? Et pourquoi – c’était la question de Hobbes –un petit nombre domine-t-il le grand nombre ? La réponse est simple : le système symbolique, l’ensemble des représentations qui disent à chacun ce qu’il est et ce qu’il n’est pas. Les actes et les représentations humains s’insèrent dans un ordre structurant et préétabli, distinct à la fois du réel et de l’imaginaire. Selon l’anthropologue Claude Lévi-Strauss, il comprend « le langage, les règles matrimoniales, les rapports économiques, la science, l’art, la religion. Ce lien noue les liens psychiques et les liens sociaux, les liens réels et les liens imaginaires. Mais quels sont les traits principaux d’un système symbolique ?

  1. un ordre de langage ;
  2. un ordre sur lequel l’individu n’a pas de prise ;
  3. un ordre dérivé du rapport entre les sexes ;
  4. un ordre fondé sur la notion du temps ;
  5. un ordre lié au négatif et à la mort.
  6. un ordre dont la fonction paternelle est le garant. »

Michel Schneider, Big Mother, Psychopathologie de la vie politique, Ed Odile Jacob, 2002, P 185

Ce contenu a été publié dans Citation, Philosophie, Psychanalyse, Sciences-humaines. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.