fraîcheur d’éther (Patrick Modiano)

« Je ne voyais pas grand-chose de la chambre. Le plafond blanc et la fenêtre, en face de moi. Ou plutôt une baie vitrée à droite de laquelle oscillait une branche d’arbre. Et le ciel bleu derrière la vitre, d’un bleu si pur que dehors j’imaginais une belle journée d’hiver. J’avais l’impression de me trouver dans un hôtel de montagne. Quand je pourrais me lever et marcher jusqu’à la fenêtre, je m’apercevrais qu’elle donnait sur un champ de neige, peut-être le départ des pistes de ski. Je ne me laissais plus porter par le courant d’une rivière, mais je glissais sur la neige, une pente douce qui n’en finissait pas, et l’air que je respirais avait une fraîcheur d’éther. »

Patrick Modiano, Accident nocturne, Gallimard ed, 2003, p. 17-18

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