(…) il n’est pas certain que, dans la structure mentale du photographe, ce sentiment d’être non seulement un preneur de vues, mais aussi un preneur du temps présent, ne soit pas le plus important : au fond de lui-même, le photographe sait bien – qui, plus que lui, l’expérimente et le vérifie sans cesse, prise après prise ? – que le présent, çà n’existe pas, que c’est un mot commode, à mi-chemin entre rêve et regret, mais quand même, il le refuse, il ne veut pas le savoir, et il continue encore une autre image, combat sans espoir, utopie d’une suspension du temps, d’un éternel présent, contradiction dans les termes. L’irrationnel, même ; arrêter le présent pour le faire advenir et perdurer.
Michel Bouvard, Photo-Légendes, PUL, ed. 1991.
Très beau texte que je ne connaissais pas.
Figer un instant présent pour le rendre eternel. C’est peut être cela le secret de l’imortalité ?
Bien vu cette analyse, peut être la photograhhie permet elle aussi de projeter au fil des images les émotions que l’on porte en soit les unes après les autres et de se dévoiler ainsi de façon infime et minutieuse…
RE. Ce petit message est le dernier avant que je ne me reconnecte à Sarzeau….Je vais changer d’opérateur donc de Mail…