DJ pro-fêtes

DJ pro-fêtes

Depuis qu’il existe de grands maîtres aux platines pour sillonner le monde et faire danser les foules sans discrimination, à toute heure du jour et de la nuit, qu’il vente, neige, pleuve ou même en pleine sécheresse dans le lit de fleuves vides, l’homme aux mains de velours qui s’est proclamé le DJ divin, sans qu’aucun de ses pairs ne pense un jour remettre son titre en question, est reconnu dans tous les hémisphères et par tous les esprits comme le plus grand de tous les pro-fêtes.

Comme il aimait la liberté et n’aimait pas être contredit, même par des lecteurs invisibles, il avait toujours beaucoup écrit sur ce qui n’existait pas, s’appuyant sur de nombreux exemples confirmant sa théorie, en particulier l’exemple de l’ami de Philip K. Dick qui avait publié « un livre intitulé Les serpents d’Hawaï et reçu des commandes de plusieurs bibliothèques. Or, il n’existe aucun serpent à Hawaï : toutes les pages de son livre étaient blanches. »

À force d’attendre et de guetter des jours que l’on aurait pu qualifier de pince-moi-je-rêve il en est arrivé plus d’un.
Ce n’est pas beau à voir, l’intérieur de soi, paraît-il. Beaucoup regrettent d’y être descendus. Ils croyaient dénouer un nœud; au lieu de ça se sont emberlificotés en eux sans réussir à s’en dépêtrer. Encore un spéléologue mental noyé par ses larmes dans la caverne de sa vie psychique.

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