Honoré de BALZAC, correspondance, vol 1

« Je m’étudie moi-même comme je pourrais le faire pour un autre. Je renferme dans ces 5 pieds deux pouces toutes les incohérences, tous les contrastes possibles, et ceux qui me croiront vain, prodigue, entêté, léger, sans suite dans les idées, fat, négligent, paresseux, inappliqué[…] auront autant raison que ceux qui pourraient dire que je suis économe, modeste, courageux, tenace, énergique, négligé, travailleur, constant, taciturne, plein de finesse, poli, toujours gai.

Je finis par croire que je suis un instrument dont les circonstances jouent.

Ce kaléidoscope-là vient-il de ce que le hasard jette dans l’âme de ceux qui prétendent vouloir peindre toutes les affections et le cœur humain, toutes ces affections mêmes afin qu’ils puissent par la force de leurs imagination ressentir ce qu’ils peignent et l’observation ne serait-elle qu’une sorte de mémoire propre à aider cette mobile imagination. Je commence à le croire. » (Corr., I, 269).

Honoré de BALZAC, correspondance, vol I, p 269, édition de Roger Pierrot , Garnier éditions) 

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