Mais dans mon souvenir (Patrick Modiano)

« J’ai préféré marcher plutôt que de rester immobile, à attendre dans le café, et j’ai emprunté une par une les rues avoisinantes et les escaliers à balustres et à réverbères. Plus tard, je suis revenu souvent dans ces parages et chaque fois les escaliers de la rue de l’Alboni me rappelaient le samedi où j’avais marché ici, en l’attendant. C’était en novembre, mais dans mon souvenir, à cause du soleil de ce jour-là, une lumière estivale baigne le quartier. Des taches de soleil sur les trottoirs et de l’ombre sous le viaduc du métro. Un passage étroit et obscur qui était jadis un chemin de campagne monte à travers les immeubles jusqu’à la rue Raynouard. La nuit, à la sortie de la station Passy, les réverbères jettent une lumière pâle sur les feuillages. » 

Patrick Modiano, Un cirque passe, Gallimard ed, p.62, 1992

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