le Calder de Grenoble

Alexandre Calder, 1961
et une note de Caroline Ziolko

le-calder-de-grenoble.1242765790.JPG

<< Le noir et blanc, en photographie tend vers l’abstraction d’un regard graphique. Il permet ici, en fonction du choix de Bernard Obadia, de rejoindre l’intention première du sculpteur.  La silhouette de cette masse métallique sombre et agressive se découpe  ici sur le quadrillage minéral d’architectures plus claires, comme sur la page d’un carnet de croquis. Ce n’est pas l’idée du signal visuel monumental et coloré qui apparaît ici. C’est le concept même d’une forme moderne –registre plastique défini aujourd’hui pour Calder—implantée dans un contexte, urbanisé, quelque peu provincial et européen. Sur le terrain, la couleur fait signal et sens –ludique, directionnel, esthétique. Sur l’image, le noir et blanc permet de retrouver l’intention première de ce grand artiste américain qui défiait les forces de la pesanteur de ses constructions métalliques, sans doute plus pour construire des vides, tout aussi, sinon plus, éloquents et significatifs entre les arches et découpes de ses volumes gigantesques ; et en posant ces formes abstraites dans cet espace déjà saturé d’informations. Et si l’on regarde, grâce à la transposition monochrome, ce paysage urbain, on découvre effectivement la juxtaposition, sur ce cliché, deux architectures. L’une, totalement matérielle, pratique et fonctionnelle composée d’habitations, de commerces et de bureaux. Celle des constructions érigées au XIIIVe et XIXe siècle au centre ville de Grenoble. Et l’autre, faite d’air, de vide et  d’espaces impalpables gravitant entre les découpes de la sculpture.              La force de l’art n’est-elle pas de permettre de confronter, de visu, la réalité et le rêve, le fonctionnel et « l‘inutile »? La force du photographique, argentique ou numérique, là n’est pas la question, n’est-elle pas de permettre à chacun de comprendre, devant l’image, ce que certains peuvent percevoir intuitivement, s’ils ont côtoyé un temps soit peu l’univers de la création artistique. Il en est de même des textes, des paroles, des images et des formes. Lire en négatif, entre les lignes, ou en filigrane, permet de révéler une autre facette du donné à voir, à vivre et à comprendre immédiat pour dégager une autre réalité –celle qui fait sens au delà du regard premier.>> 

C. Ziolko, blog artefactori

Ce contenu a été publié dans Expositions Musées. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

4 réponses à le Calder de Grenoble

  1. Le paradoxe est de voir cette sculpture en noir alors (mais qu’en sais-je ?) qu’elle est peut-être en couleurs, comme de nombreuses autres oeuvres de l’artiste.

    Le noir est-il ici pure reproduction du réel ou bien effacement volontaire (artistique) de ce qui devait choquer – ou attirer – l’oeil dans la palette chromatique d’origine ?

  2. krapao dit :

    Quel blabla ! La « force du photgraphique », non mais c’est carrément n’importe quoi !

  3. KTZ dit :

    ce Calder est de 67 et pas de 61

  4. j’ai trouvé la date au pied de l’oeuvre.

Laisser un commentaire