transparences

Un texte de Xtine Merbel sur cette photographie.

" Notre langue est d’une richesse subtile qui chaque jour m’étonne. Vous aviez choisi comme premier titre "Immeuble transparent" et l’adjectif renvoyait à toute son origine étymologique "tresparent" (XIIIéme siècle) inspiré du trans parere, qui "apparaît à travers". Et déjà une première interrogation… Un immeuble qui (ap)paraît à travers la lumière ou la lumière qui laisse (ap)paraître l’immeuble? Comme une volonté…En tout cas, en regardant votre photo, naît une sensation de vide; "transparent" au sens plus récent (tellement clair que peu profond, comme des individus transparents, qui n’auraient plus d’épaisseur). Alors par déduction des questions sur cet immeuble, sa fonction. Le même qui affichait l’attention d’hier, vu de l’extérieur? Une transparence illusoire? Une qualité – la transparence- tournée en poudre aux yeux? Un immeuble qui laisserait tout paraître, tout en cachant inconsceimment le plus obs cur, le plus dérangeant?

Et puis dans votre titre définitif, vous substantivez l’adjectif et le mettez au pluriel. Et du coup, l’immeuble s’efface, il n’est qu’un support On convoque dans notre imaginaire blancheur du sud, ciel d’azur, rêve de voilure, géométrie d’épure. On trouve que c’est beau et ce pluriel "tranparenceS" scelle ce bâtiment dans les racines d’un art architectural. Au point de nous faire oublier ce qu’il ou qui il abrite…"

En_derive 

Ce contenu a été publié dans Textes & Images. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

2 réponses à transparences

  1. MTO dit :

    Quand le graphisme humanise et met en poésie lumineuse l’architecture .

  2. merbel dit :

    Notre langue est d’une richesse subtile qui chaque jour m’étonne. Vous aviez choisi comme premier titre « Immeuble transparent » et l’adjectif renvoyait à toute son origine étymologique « tresparent » (XIIIéme siècle) inspiré du trans parere, qui « apparaît à travers ». Et déjà une première interrogation… Un immeuble qui (ap)paraît à travers la lumière ou la lumière qui laisse (ap)paraître l’immeuble? Comme une volonté…En tout cas, en regardant votre photo, naît une sensation de vide; « transparent » au sens plus récent (tellement clair que peu profond, comme des individus transparents, qui n’auraient plus d’épaisseur). Alors par déduction des questions sur cet immeuble, sa fonction. Le même qui affichait l’attention d’hier, vu de l’extérieur? Une transparence illusoire? Une qualité – la transparence- tournée en poudre aux yeux? Un immeuble qui laisserait tout paraître, tout en cachant inconsceimment le plus obscur, le plus dérangeant?

    Et puis dans votre titre définitif, vous substantivez l’adjectif et le mettez au pluriel. Et du coup, l’immeuble s’efface, il n’est qu’un support On convoque dans notre imaginaire blancheur du sud, ciel d’azur, rêve de voilure, géométrie d’épure. On trouve que c’est beau et ce pluriel « tranparenceS » scelle ce bâtiment dans les racines d’un art architectural. Au point de nous faire oublier ce qu’il ou qui il abrite…

    Ironie de la pensée! Les Twins Towers, deux immeubles…transparents que la lumière a désertés. Un manque de profondeur?

Laisser un commentaire