L’Ombre interne IV.1 (théâtre)

010605_1010605_2010605_3010605_4

L’OMBRE INTERNE (IV.1)
(Publication de ce texte les jours impairs de Juin & juillet 2005)

1

— Amalia …
— Non !
— Calmez-vous.
— Pourquoi vous êtes venu jusqu’ici ? Non !
— Attendez.
— Je ne veux plus voir, partez…
— Ecoutez-moi d’abord.
— Qu’est-ce que vous faites ? Vous êtes devenue folle !

— Vous m’avez abandonnée…
— Amalia, j’ai été obligé de m’attarder dans le Sud-Ouest.
— Neuf jours sans un signe de vous.
— J’ai appelez plusieurs fois chez vous. J’ai même pensé que votre téléphone était en dérangement.
— Je n’ai dit à personne que je me rendais aux Accates.
— Vous avez pris un taxi, pour venir
— Comment vous le savez ?

— C’est étrange, j’étais sûre de ne plus jamais vous revoir. Quand les trois jours fatidiques sont passés, j’ai acquis la certitude que votre départ dans le Sud-Ouest était un prétexte pour m’abandonner… Vous avez changé, Luc.
— Qu’est-ce qui vous fait dire ça ?
— Je ne sais pas.
— Heureusement que je ne compte pas sur votre regard…
— Approchez-vous, s’il vous plaît. Oui… de nouvelles rides ont percé autour de vos yeux… Vos yeux me rappellent ceux de… Le regard d’Amalia, la vraie…, la photographie près de la fenêtre, à Paris… Mais vous saignez du nez.
— Oui.
— Etendez-vous sur le carrelage, la tête en arrière…

— Ça va mieux ?
— Ça s’est arrêté… C’est la nuit, déjà
— Vous vous êtes endormi… Oui, c’est la nuit… Vous avez taché votre pull… Oui, là. Et puis vous avez du sang séché au bord de vos narines. Prenez ce mouchoir. Je me suis endormie, moi aussi. Aux Accates, je peux dormir à n’importe quel moment. Regardez !
— Quoi ?
— Un pétrolier glisse sur la mer, là-bas…
— Il s’est immobilisé au large…
— Non, c’est une illusion, si vous regardez bien, vous verrez qu’il avance lentement…
— Je ne sais pas.
— Je vous parle comme s’il ne s’était rien passé…
— Que s’est-il passé ?…

Ce contenu a été publié dans Works in progress. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire