Au Cinéma 1 (Théâtre)

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AU CINEMA 1 (Théâtre)

Scène 1

Dans une rue, le soir.
Durant toute la scène, Vassart sera très tendu, à la limite de l’explosion. A côté, Hartmann va afficher un certain calme tout en restant sur ses gardes.

VASSART, plaque son arme contre ses côtes — Qu’est-ce qui vous a pris ?

HARTMANN — C’est vous qui dites ça…

VASSART — Vous avez entendu !

HARTMANN — Je ne suis pas sourd…

VASSART — Alors ?

HARTMANN — Vous me faites mal.

VASSART — Pourquoi vous avez fait ça ?

Silence.

HARTMANN — Je ne sais pas… Je… j’ai réagi quand vous vous êtes retrouvé tout près de moi… Vous avez avancé, non ?

VASSART — Tout le monde a fui !

HARTMANN — Pas trouvé la force de courir comme les autres… Ou la peur… Qui sait ?

VASSART — La peur n’a jamais fait avancer quiconque vers un assassin ! Je peux vous anéantir !

Soudain on entend une sirène lointaine. Hartmann tend l’oreille.

HARTMANN — La police arrive déjà.

VASSART — Non, ce sont les pompiers, ils sont toujours plus rapides.

HARTMANN — Vous savez reconnaître les sirènes… Partez !

VASSART — On ne nous trouvera jamais ici !

HARTMANN — Vous croyez…

VASSART — Ne bougez pas, j’ai mon arme !

HARTMANN — Doucement… Vous avez besoin de le dire…

VASSART — N’avancez plus ! !

Temps.

HARTMANN — J’aimerai bien qu’une tête passe par une de ces fenêtres et assiste à cette scène;

VASSART — N’avancez plus, je vous suis !

HARTMANN — Jusqu’au Cinéma ??

VASSART — Arrêtez-vous !

Vassart le dépasse et lui fait face.

HARTMANN — Vous êtes blême.

VASSART — Taisez-vous ! Venez.

HARTMANN — Où ça ? Ne comptez pas sur moi pour que je retourne à la voiture.

VASSART — Vous ferez ce que je vous dirai de faire !

Temps.

HARTMANN — J’ai bien voulu vous éloigner du cinéma, maintenant…

VASSART — Vous avez peur, je le sens…, avec votre calme de circonstance ? Vous m’avez proposé votre voiture…, maintenant la peur vous mange le ventre avec vos yeux qui brillent.

HARTMANN — Regardez vous.

VASSART — Ne bougez pas !

HARTMANN — Du calme, je m’assois là.

Temps.

VASSART — Qu’est-ce qui vous a pris? Vous allez parler !

HARTMANN — A votre place, je m’attarderai pas ici, même si nous sommes loin du cinéma…

VASSART — Vous n’êtes pas à ma place.

HARTMANN — On ne va pas rester toute la nuit dans cette rue…

VASSART — Répondez-moi, d’abord !

HARTMANN — Il faudrait choisir…

Temps.

VASSART — J’ai connu un enfant qui choisissait toujours entre deux portes, deux petits pois, deux colonnes apparemment identiques…., mais…., quand il est mort…, je n’ai jamais su s’il avait choisi entre deux façons de se suicider.Temps. Votre présence me gène.

HARTMANN — C’est parfait, alors laissez-moi partir. Temps.
J’aurais pu rêver tout ça… Tout à l’heure, quand vous avez abattu froidement cette caissière alors qu’elle vous rendait la monnaie…., eh bien, cette scène j’aurais pu la rêver… Un rêve… Jusqu’aux titres des films apposés sur la façade…, même la poubelle bourrée de gobelets en plastique…, le chariot de pop corns et tout le reste.

VASSART — Et moi, j’aurais été dans ce rêve ?

HARTMANN — Non pas exactement…, c’est plus compliqué. J’aurais tenu votre place…

VASSART — Et vous auriez rêvé ce que nous vivons en ce moment ?

HARTMANN — Non, j’aurais été réveillé avant…

VASSART, brutal — Qu’est-ce que vous racontez ! ? Retournez au cinéma pour voir si tout ça est un rêve, le sang et les morceaux de cervelle sur les billets, ce crâne aveugle posé sur des programmes !

HARTMANN — Vous avez eu le temps de voir tout ça ?

VASSART — J’ai suivi le trajet de mes balles. Silence. Ne bougez pas !

HARTMANN — Je me lève seulement.

VASSART — NON !

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