Irrégularité

Déclarer l’irrégularité de la notation revient à affirmer la liberté d’écrire selon le désir, la disponibilité, le moment, l’endroit, l’inspiration ou la panne. Oui, écrire à partir de la panne. Tout un pan de la littérature s’est erigé sur l’impossibilité d’écrire et sur cette impossibilité des centaines de pages et de commentaires sur les pages publiées.
Avec le Net, tout est publiable, même cette note qui, à travers le filtre d’un éditeur ou d’un rédacteur en chef pourrait être retirée.

– Vous avez dit « retirée » ?

– oui.

– Vous n’avez pas entendu l’amphibologie du mot ?

– Non.

– Réfléchissez…

(silence)

A qui je m’adresse, qui lit ces notes, d’où vient le mot « Blog », pourquoi ces questions, de quelle spécialité procèdent-elles ?

La note du 1 décembre 2004 a mis en avant le visible à travers les effets du « photo-graphique » et pour l’instant aucune image, seulement du texte. Je butte devant un problème technique, et vous lecteur invisible ou absent je me dois de vous donner cette explication. Lecteur fantasmatique, évidemment…

J’écris ces mots avec le sentiment fort qu’avec ce travail appelé ailleurs, dans un projet non encore accompli : « IMAGES & JOURNAL » débute un parcours décisif dans ma relation au texte. Enseignant la Littérature, le Texte, la Langue, les Formes verbales, les Constructions stylistiques, etc., je me trouve avec le texte comme avec une personne de rencontre, que j’aurais à découvrir un peu avant de pouvoir lui parler
A qui on parle vraiment ? Les psychanalystes depuis Freud se coltinent cette question et nous on essaie d’y répondre, mais presque en vain, tant l’adresse est imprécise, part de moi à moi, de moi en miroir ou de moi(s) indécidable(s).

Le « JE » d’un Modiano est-il le même que celui d’un Proust, non bien sûr, mais les deux à leur manière ont tenté de faire dire à des personnages de fiction leur façon de lire le monde, leur « façonnage » du monde.
Avec la Peinture, la Photographie, la Littérature façonne une posture vis à vis du monde, surtout lorsque l’on est dans l’impossibilité de l’accueillir tel qu’il se présente.
Ecrire, peindre, construire, photographier pour sortir et voir comment le monde se présente dehors

« Dehors » ça pourrait être le titre d’une note à venir. Tu te souviens Marguerite quand tu nous disais « outside » et que chacun avait son dehors à lui. Son Duras à lui ou à elle.

Les femmes et les hommes qui, depuis qu’ils pensent à inventer l’amour se torturent, souffrent, jouissent, se répandent et se figent. La vraie mort : se figer dans une posture et être conscient de ce temps arrêté sans pouvoir intervenir.

De l’instabilité d’une posture : Barthes, Lacan, Derrida me manquent car ils ont de façon décisive poser la question de l’être de la langue. Et de ça, nous nous en sortons – un peu – en écrivant des fictions, en construisant des textes. mais juste un peu

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